La confrérie des Vignerons du Petit Bourgogne fut fondée en 1973 pour relancer la culture de la vigne. "Cent fois sur le métier", ses membres se
remettent à l'ouvrage pour redonner vie à une activité qui fut, depuis 1092, présente sur les versants mosans qui allaient de Namur à Vivegnis. Les vignobles qui couvraient les coteaux de Sclessin produisaient un vin rouge
de qualité.
Qualité appréciée par les armées françaises qui, au fil du temps, déferlèrent sur la région, et qui ne tarissaient pas d'éloges pour le "petit bourgogne" de Sclessin. Ils ne pensaient pas si bien le qualifier, puisque les
cépages et leurs proportions étaient 2/3 de gamay et 1/3 de pinot noir, ce qui est toujours actuellement la composition du...passe-tout-grain.
Laissons passer le temps et arrêtons-nous en 1783, quand un certain CHARDON, représentant de commerce dijonnais, écrivait : "Ce qui nous nuit encore beaucoup en Allemagne, ce sont les vins liégeois! On préfère aux nôtres ces
vins que l'on qualifie de bourgogne."
Quant à Georges FOSTER, il vantait encore en 1790 le talent des Liégeois à fabriquer des crus français en n'employant que le jus de leurs raisins. Et puis...John COCKERILL arriva et ce fut l'implantation de l'industrie lourde
et l'exploitation à outrance des houillères. Ces entreprises offraient aux fils des vignerons des salaires hebdomadaires garantis et un travail à l'abri des intempéries; ce qui n'était pas le cas pour la vigne, pour laquelle
les mauvaises années menaient directement à la misère. Les vignobles furent désertés et leur disparition remonte à la fin du XIXe siècle.
Notre
prochain chapitre aura lieu le dimanche 14 septembre 2025.